Droit d’auteur et droit à l’image

Dossier spécial Photographie

Il est très important de connaître ses droits et devoirs concernant les images et leur utilisation.
Deux droits s’appliquent pour les photos : le droit d’auteur et le droit à l’image.

Le droit d’auteur est celui qui encadre la propriété des images et des droits moraux et éventuellement commerciaux des images.
Les photos appartiennent de plein droit au photographe, ainsi que leur éventuel droit d’exploitation (publication, vente, exposition).
A savoir que lea.s modèle.s ne seront pas propriétaires des photos, même si le photographe peut céder gratuitement des droits de diffusion, à partir du moment où il est identifié clairement, que les photos ne sont pas retouchées et que l’utilisation qui en est faite n’est pas commerciale ou éditoriale.
Cet élément est à prendre en compte lorsqu’un.e modèle cherche un photographe, doit faire l’objet d’une clause dans le contrat qui sera établit, et doit être le plus précis possible en termes de supports (numérique, papier, …), objet (réseaux sociaux, sites spécialisés, books, …), durée, qu’il y ait rémunération préalable ou pas.

Toutefois, ce droit doit être mis en parallèle du droit à l’image et à la vie privée des personnes apparaissant sur les photos.
De manière générale, et selon la loi, les modèles ont la possibilité de refuser la diffusion et l’exploitation d’images où iels sont isolés et identifiables surtout s’il s’agit d’un cadre privé.
Le même contrat devra donc mentionner l’autorisation d’exploitation, le droit à la diffusion de tout ou partie des photos, les éventuelles contreparties demandées en échange de cette exploitation (cas extrêmement particuliers) et l’engagement du/de la photographe de respecter les éventuelles restrictions demandées par lea modèle (pas de visage reconnaissable, pas de tatouages visibles, autorisation préalable pour certains types d’exploitations, …).

Un modèle vous est proposé ci-après. Ce n’est qu’un exemple, il est bien entendu modifiable et personnalisable.

Cas particulier : la photo dans le cadre privé.
Il peut arriver que, dans l’intimité, vous et votre/vos partenaires souhaitiez faire des photos, juste entre vous. Sachez que ces photos relèvent également des droits cités ci-dessus, et que toute diffusion sans l’accord des intéressé.e.s, à fortiori dans un but malveillant, sont passibles de peines et d’amendes (extrait du code pénal) :

Article 226-1
Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :
1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé.
Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu’ils s’y soient opposés, alors qu’ils étaient en mesure de le faire, le consentement de ceux-ci est présumé.

Article 226-2
Est puni des mêmes peines le fait de conserver, porter ou laisser porter à la connaissance du public ou d’un tiers ou d’utiliser de quelque manière que ce soit tout enregistrement ou document obtenu à l’aide de l’un des actes prévus par l’article 226-1. […]

Article 226-2-1
Lorsque les délits prévus aux articles 226-1 et 226-2 portent sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel prises dans un lieu public ou privé, les peines sont portées à deux ans d’emprisonnement et à 60 000 € d’amende.
Est puni des mêmes peines le fait, en l’absence d’accord de la personne pour la diffusion, de porter à la connaissance du public ou d’un tiers tout enregistrement ou tout document portant sur des paroles ou des images présentant un caractère sexuel, obtenu, avec le consentement exprès ou présumé de la personne ou par elle-même, à l’aide de l’un des actes prévus à l’article 226-1.

Article 226-8
Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait de publier, par quelque voie que ce soit, le montage réalisé avec les paroles ou l’image d’une personne sans son consentement, s’il n’apparaît pas à l’évidence qu’il s’agit d’un montage ou s’il n’en est pas expressément fait mention.


Photographe professionnel ou amateur?

Dossier spécial Photographie

Quand vient le moment de se lancer, un choix crucial se pose : choisir entre photographe professionnel ou photographe amateur.
Je ne saurait que trop recommander de passer par un professionnel : qualité du travail, sérieux du cadre, professionnalisme. Quelqu’un de formé et d’expérience saura plus facilement répondre à vos demandes.
Evidemment, cela a un coût, mais c’est à ce prix que vous aurez des clichés effectués et traités par un spécialiste dont c’est le métier.

Certains professionnels travaillent quelques fois en collaboration, lorsqu’ils ont besoin de matière pour un portfolio, ou un projet artistique particulier à réaliser. Cela implique toutefois d’être prêt à se plier aux exigences de ces projets et d’accepter que le photographe, en tant qu’artiste et auteur des images, puisse les diffuser. Et généralement, c’est le photographe lui même qui contacte ou lance un appel. Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander son Siret, garant de son activité.

Faire appel à un professionnel garantit des recours si jamais un désaccord venait à apparaître. Pour un amateur, aucune garantie de ce type, il s’agit d’un accord entre deux parties privées qui ne bénéficie pas d’un cadre clairement établi. Il est donc nécessaire d’une part d’avoir une totale confiance en la personne, d’autre part de mettre en place un accord écrit sur les conditions. Dans tous les cas, c’est le droit à l’image qui s’applique, et il vaut mieux avoir des éléments tangibles, pour la protection de tous. (pour plus d’infos, voir l’article sur les droits et obligations ici)

Néanmoins, si, pour des raisons financières et personnelles, vous vous adressez à un amateur, choisissez avec soin.

Professionnels, comme amateurs, peuvent être excellents ou médiocres, selon ce que vous attendez, et surtout plus ou moins respectueux des droits et obligations.
Dans la photo de nu/intime, la prudence est encore plus de mise : vous vous dévoilez, les photos seront une image de vous que vous voudrez peut être garder privée. Alors il convient d’en tenir compte au moment du choix.

Le choix quand à lui, et quel que soit le statut du photographe, va s’opérer sur des critères beaucoup plus subjectifs : une ambiance qui vous plait, des photos qui vous parlent, des recommandations de personnes que vous connaissez.

Une fois le lien créé entre modèle et photographe, vient l’étape préparatoire primordiale : l’organisation des détails de la séance photo.
Cette étape est très importante : elle permet au photographe d’expliquer son approche, ce qu’il projette, la façon dont il travaille, les différentes étapes, de se mettre d’accord sur les modalités. Et au modèle de poser ses questions, définir ses attentes, ses freins.

Prenez le temps d’échanger, en présence si possible, au téléphone à minima, pour discuter, faire connaissance, et voir si cela fonctionne en termes de confiance, d’accord sur les principes de la séance, et sur les conditions et contrats.

Une fois ces bases établies, il est temps de préparer le déroulement de la séance photo : lieu, date, durée, les éventuels frais, et surtout s’assurer que les modalités sont respectées.
Pour la tranquillité d’esprit des deux partie, la présence d’une tierce personne, de confiance, peut être un atout. En effet, il convient d’éviter de se retrouver en situation délicate, modèle comme photographe. Attention toutefois à ce que cette tierce personne ne vienne pas perturber le déroulement de la séance, elle n’est là que comme accompagant.e.

Pour créer le lien

Photo

Beaucoup de photographes disent qu’ils reçoivent peu de demandes de shootings. Surtout de la part de personnes « normales », par opposition à celles dont le physique correspond aux canons actuels : minces, athlétiques.
Je comprends leur questionnement, malgré des appels du pied pour des projets qui seraient ouverts à tous sans distinction.

De même, beaucoup de personnes ont du mal à franchir le pas : timidité, manque de confiance en soi, mauvaise image, peur des regards et des jugements, dont le plus sévère est le sien propre.
Dans une société où le corps a une grande importance, cela peut être intimidant, voire décourageant, de feuilleter les portfolios et de se comparer à ce qui est généralement montré. La grossophobie, les jugements, le sentiment de ne pas être assez bien, assez beau ou belle, tout cela se sont des freins puissants à passer le pas.
L’acception de soi est un chemin difficile, ardu, et la photo de nu peut être une épreuve ou un véritable défi à relever.

Créer l’envie de se lancer dans une séance photo n’est pas aisé, et je comprends un certain découragement des photographes à trouver des modèles prêts à tenter l’aventure. C’est un travail qui peut être difficile.

Alors je vous propose quelques pistes, pour les uns comme pour les autres, qui peuvent aider.

Pour les photographes, faites attention au vocabulaire que vous utilisez. Certains mots peuvent d’emblée placer le sujet en porte à faux : rond.e, hors normes, plus size, atypiques, sont des termes qui catégorisent beaucoup trop strictement, et qui renvoient un mauvais signal. En effet, cela demande d’accepter d’emblée que l’on n’est pas « dans la norme », et catégorise un peu brutalement.
Préférez original, charme, mettez l’accent sur ce qui vous intéresse et sur ce qui vous « parle ».

Plutôt que d’attendre qu’on vienne vous chercher, furetez sur les réseaux sociaux, observez, et proposez aux personnes que vous aimeriez photographier vos services. Attention toutefois à bien vous exprimer sur les raisons de votre démarche, certaines personnes pourraient malheureusement y voir une tentative de séduction. Il y a hélas beaucoup trop de pseudos photographes amateurs qui se servent de leurs maigres connaissances pour draguer. Donnez les coordonnées de votre site, si vous avez des contacts en commun faites vous recommander.

Enfin n’oubliez pas que vos portfolio sont vos vitrines. Si vous ne présentez que ce que j’appelle des photos « marketing », c’est à dire correspondant aux critères et aux normes, vous ne pourrez pas présenter la large palette de vos talents, et cela n’incitera pas les personnes éventuellement intéressées à s’identifier, à se projeter à la place du modèle ; le contraste peut être brutal entre ce qui est vu dans les photos et ce qui est perçu de soi même.
Présentez un peu de tout ce que vous savez faire, que ce soit du portrait de rue, de la photo boudoir, de charme, érotique, de chiens et chats, que sais-je. N’occultez pas une partie de ce que vous faites juste parce que cela vous semble moins en ligne, assumez votre univers dans son ensemble.

Cela peut vous paraître dur et partial, mais je pense que l’argument « oui mais c’est ce qui attire, ce qu’on nous demande, ce qu’on nous achète » que j’ai entendu maintes fois chez certains pour justifier de ne pas présenter de choses plus originales, cet argument là est contre productif, parce qu’au final, il vous cantonne dans une catégorie bien spécifique, qui avouons le est plus que saturée.

Pour les modèles, la partie la plus difficile sera de prendre confiance et se lancer.

Prenez le temps : de définir ce que vous souhaitez exactement, d’explorer les albums des photographes. Ne vous focalisez pas sur les modèles présentés, d’une part ils ne sont pas vous, d’autre part, quel intérêt de ressembler à quelqu’un d’autre que vous même?
Observez plutôt leurs univers, la qualité des images, la façon dont ils utilisent la lumière, les mises en scène, si l’une de leurs séries vous touche. C’est là que vous saurez qu’un photographe pourra éventuellement vous convenir, dans sa patte, sa sensibilité, sa technique et son talent.

Aucun photographe ne pourra vous faire ressembler à un.e top modèle si vous n’en êtes pas. Mais un bon photographe saura vous voir vous, vous mettre en valeur et vous montrer que vous aussi vous pouvez être modèle.

Consultez leur site, vérifiez les références (si vous avez des connaissances communes, sollicitez-les pour un avis), engagez la conversation quand vous vous sentez à l’aise. Cette phase est importante car elle vous permet de réellement « rencontrer » le photographe.

Les belles rencontres artistiques sont possibles, il faut juste s’en donner les moyens.

Déconfinement rime avec Projets !

Articles

Oui, bon, d’accord, c’est vrai, ça ne rime pas. En tous cas pour les mots. Parce que les idées elles, riment et raisonnent bien entre elles. Très bien même !
Cette période plus que complexe a tout de même eu quelques bénéfices. Plus de temps pour se poser, se recentrer sur soi et sur ses fondamentaux, réfléchir et penser l’avenir.

C’est sans conteste un espace temps différent que nous avons traversé ces derniers mois. De ceux qui pouvaient soient nous abattre, soit nous mettre en colère, soit nous pousser à une saine introspection sur nous mêmes et nos valeurs.

Sociales, économiques, intimes, familiales, amicales, toutes les facettes de notre vie ont été mises en suspend, et la question « mais que fait-on réellement à la fin? » est venue, sans doute pas uniquement à moi. Pour quoi ai-je envie de me battre, quels sujets m’interpellent, me donnent envie de chercher des réponses, faire bouger les choses, bousculer les habitudes?

Comme une évidence, c’est la photo qui a su regrouper mes aspirations. Intrinsèquement liée à des convictions fortes : la bienveillance, l’acceptation de soi, l’ouverture aux autres, le féminisme, la déconstruction de schémas et la construction de quelque chose de nouveau.
Ce mélange me porte aujourd’hui, plus qu’hier encore, à développer de nouveaux projets.

Alors, même si cela ne se voit pas encore, je travaille d’arrache pied (non, ça ne fait pas mal !) à préparer plusieurs actions qui vont dans ce sens.

Depuis la création de ce site, qui a semblé dormir un peu (mais ce n’était que gestation), cette idée qu’il faut repenser le regard que nous, et surtout que le monde de la photo, portons sur l’autre, au travers du corps, n’a cessé de grandir.

D’ici peu, je vais vous proposer de découvrir des photographes, amateurs ou professionnels, qui ont cette capacité à voir non pas au delà du corps, mais avec lui. Relier la personnalité au vaisseau qui la transporte.

Des interviews, des portfolios, des rencontres, des visios (vive le confinement qui a développé les usages !), des ateliers pourquoi pas !

Photo érotico-sensuelle, photo thérapie, photo de vie, photo sexuelle, photo d’art, toutes sortes de sujets qui peuvent aider à apporter une autre vision sur soi, sur les autres, sur les « normes » qui m’emmerdent (pardon du langage … ) et qui créent bien souvent plus de mal que de bien.

Ramener le plaisir et la confiance en soi, ouvrir les regards sur la beauté propre à chacun, et de là, tenter d’ouvrir les mentalités à la curiosité bienveillante.

Parce que oui, la photo, en tant que représentation du vivant, peut aider à faire évoluer les esprits. Dans le bon sens on l’espère !

Alors à très très vite pour plein de nouveautés !