Une séance photo de nu, voire d’actes sexuels, demande à prendre des précautions de part et d’autre, afin de garantir le maximum de sécurité pour tous, modèles comme photographes.
Il arrive trop souvent que des histoires de sexe non consenti, d’agressions sexuelles, d’incompréhensions mutuelles, agitent la sphère de ce petit monde, et il n’y pas de moyen efficace à 100% de les éviter.
De ce fait, chacun doit faire le nécessaire pour éviter tout malentendu, toute mauvaise interprétation des demandes, afin de se prémunir contre tout malentendu. Je ne parle bien sur pas des prédateurs qui sévissent hélas, même si en petit nombre, car pour eux, seule leur volonté est importante.
Avant toute séance, il faut impérativement un temps de discussion pour cerner les attentes. Un shooting, surtout dans ces conditions, demande une grande confiance, et l’instaurer ne se fait pas en un instant.
C’est l’établissement d’une relation comme n’importe quelle autre, même si elle ne dure que le temps des quelques heures du shooting, et son caractère intime demande une préparation qui ne doit pas être laissée au hasard et à l’intuition : déterminer le type de photo qui seront faites, poser les limites de ce que chacun accepte de faire, définir ensemble les termes de cette collaboration, dans le but d’éliminer le maximum d’incompréhensions qui pourraient advenir.
Photographes comme modèles sont avant tout des êtres humains, et il peut arriver qu’une certaine affinité se crée lors du shooting.
Il faut cependant faire très attention, car cette relation peut être proche de celle entre un.e psy et son/sa patient.e, abaissement des barrières, mise en confiance, pouvoir de suggestion, même s’il n’est pas intentionnel.
Le temps du shooting ne doit pas laisser la place à autre chose que la photo. Tout contact doit être expliqué et accepté et strictement lié à la photo, et pas autre chose.
Et si d’aventure l’envie d’une intimité était présente, il est important de laisser le temps de sortir de cette ambiance photo. Prendre quelques jours, laisser l’intensité de cet échange retomber, afin de ne pas biaiser le jugement. Avec le recul, la réflexion, la « reprise de ses sens », l’affinité peut se résumer à une collaboration artistique qui n’a pas lieu d’être suivie d’une relation intime. Ou se confirmer comme une véritable attirance, et qui aura eu le temps de mûrir.
C’est une protection à la fois pour lea modèle, mais aussi lea photographe. Pris dans l’élan créateur du shooting, il est possible de se méprendre sur les raisons et les motivations de chacun, voire des siennes propres, et de regretter par la suite un abandon qui n’était pas vraiment désiré. Et les deux peuvent en souffrir.
C’est pourquoi la notion très répandue et si peu poétique de « no zob in job » reste pour moi une règle absolue et non négociable. Et elle devrait peut être l’être également pour tous, photographes comme modèles.
Pour que ce moment reste un beau souvenir.